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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/35

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LA LUXURE DE GRENADE

vit, d’un coup d’œil, combien il était facile d’arriver à la maison ou d’en repartir sans être remarqué et sans laisser de trace.

Elle formait une grande masse carrée dont les ombres des buis faisaient mieux ressortir la blancheur et qui n’avait pour fenêtres que d’étroites ouvertures placées très haut et fermées de treillis de bois. La porte qui était en chêne, plantée de clous de cuivre, était entr’ouverte et Almazan fut frappé par une inscription ancienne qu’il n’avait pas remarquée lors de ses précédentes visites.

Rapidement il franchit cette porte et il se trouva dans la cour intérieure. Il y fit quelques pas et il s’arrêta pour regarder autour de lui.

Cette cour était vaste, pleine d’aloès et de grenadiers, et des plantes sauvages avaient poussé entre les dalles. Elle était entourée de portiques qui soutenaient une galerie circulaire dont les colonnettes de bois sculpté étaient rongées par le temps. Les fenêtres et les portes donnaient sur cette cour et Almazan constata avec surprise qu’elles étaient toutes ouvertes. Il eut la sensation que, dans l’ombre des chambres, de tous les côtés à la fois, il y avait des êtres qui le guettaient. Une vie singulière semblait circuler autour de lui. De vieilles boiseries poussaient des soupirs, les parquets gémissaient et le bruit qu’il avait entendu déjà le frappa à nouveau. Il prêta l’oreille. Une porte avait battu sur sa droite. Une autre battait derrière lui. Peut-être le vent venait-il de se lever à l’instant même et en agitant les battants des portes était-il la seule cause de ces bruits. Mais qui a ouvert ainsi toutes les portes et