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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/72

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V

le secret de la princesse khadidja

Les jardins du Généralife étaient disposés en terrasses et la blancheur des portiques en stuc ouvragé et des vasques en faïence y alternait avec les ombres des cyprès et celles des fusains disposés en carré, si bien que ces jardins avaient l’air, de loin, d’une succession de damiers miraculeux. C’était là, parmi les pistachiers, les lauriers roses et les magnolias arborescents plantés entre les massifs de buis, selon les enseignements des jardiniers de Bagdad, que la princesse Khadidja venait chaque soir regarder le soleil couchant.

Elle fit deux ou trois pas plus rapides pour faire se lever un papillon et l’Émir Daoud, qui l’accompagnait, crut qu’elle allait s’envoler derrière l’insecte.

Elle était longue, délicate et mouvante comme les jets d’eau des bassins parmi lesquels elle se promenait, elle était transparente comme une vapeur, pen-