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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/120

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LA TENDRE CAMARADE

Une concierge que je connaissais et dont le visage affreux et plein de mauvais sentiments me faisait détourner la tête quand je l’apercevais le matin était devant sa porte, appuyée sur son balai. Et son visage, habituellement chargé d’acrimonies, m’apparaissait, différent et transformé. C’était bien le même, mais devenu humain et sensible, avec des lèvres qui tremblaient, et les lumières de deux larmes sous les paupières, et une magnificence de pitié sur ses traits jaunis.

Et je m’arrêtai, cherchant avec stupeur quelle pouvait être la cause d’une transformation si étonnante.