Aller au contenu

Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il y a une chambre violette avec une grande bibliothèque blanche qui est pleine de livres. Et c’est dans cette chambre que passent pour moi les plus belles heures parce que la mer mystérieuse de la pensée est venue m’y baigner.

Cette mer est plus profonde, plus colorée, plus diverse que la Méditerranée que mes yeux regardent. Elle est soulevée de plus de tempêtes, elle nourrit plus de monstres, elle est inondée de plus de soleils et de lunes. Elle vient de plus loin jusqu’à la petite fille ignorante que je suis, et qui tend peureusement les mains au hasard.

Parce qu’il m’a indiqué un livre, parce qu’il a éclairé d’un mot le sens d’un autre, parce qu’il m’a fait comprendre la beauté de certaines pensées, qu’il