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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/27

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Mère Loute vend de l’opium et favorise les amours de ses locataires. Elle a bon cœur, et une petite femme dans l’embarras trouve toujours chez elle un bon conseil, une chambre à crédit, même un peu d’argent.

Il lui suffit d’un coup d’œil pour reconnaître le visage d’un colonial auquel elle peut vendre sans crainte la boîte de drogue jaune et ronde de celui d’un policier qui voudrait la prendre en flagrant délit de commerce illicite. Elle fume un peu, elle boit un peu et contrairement aux autres chevelures des femmes ses cheveux jaunissent au lieu de blanchir.

Elle est bonne administratrice de sa maison meublée, mais elle dit quelquefois : « Il y a du vent dans les voiles ! » Et elle disparaît alors pendant deux ou trois jours. Elle revient bien décoiffée, bien fatiguée ;