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DÉPART DE L’ESCADRE

la fatigue. Enfin l’escadre était sauvée et prête à reprendre sa course vers le but tant désiré[1].

Elle partit le Ier juin, ne comptant plus que neuf vaisseaux armés de deux cent quatre-vingt-dix canons et portant trois mille trois cent quarante-deux hommes dont près d’un quart étaient des Africains. Après une traversée favorisée par un bon vent et pendant laquelle La Bourdonnais n’avait cessé d’exercer et d’encourager ses équipages, il atteignit Mahé dès la fin du mois. Il y apprit que la flotte anglaise avait été vue pour la dernière fois devant Négapatam au-dessous de Karical ; que, moins nombreuse en bâtiments que la sienne, elle lui était à peu près égale en troupes et très-supérieure en artillerie, attendu qu’elle portait du vingt-quatre ; enfin qu’elle l’attendait à Négapatam pour lui couper le passage. La Bourdonnais réunit à son bord les capitaines de ses navires. Tout disposé à combattre, il voulait, avant de prendre une décision, connaître la pensée de ceux qui commandaient sous ses ordres. Sa joie fut grande de trouver chez tous une impatience égale à la sienne et la volonté de conquérir par mer l’empire de l’Inde. Bien édifié sur ce point, il modifia sa direction et en peu de jours se trouva devant Trinquemale.

Que devenait pendant ce temps la flotte anglaise du commodore Barnet ? Par suite de l’interdiction prononcée par le nabab Anwaroudin, elle avait dû renoncer à l’attaque de Pondichéry et se borner à des opérations navales. Mouillée à Mergui, à l’entrée des détroits de Malacca, elle s’était occupée utilement à intercepter la navigation française et à entraver son commerce. Le bruit de l’expédition préparée par La Bourdonnais étant parvenu jusqu’à Barnet au commencement de 1746, il était retourné sur la côte de Coromandel et avait jeté l’ancre devant le fort Saint-David. C’est là qu’il mourut au mois d’avril, laissant le commandement au commodore Peyton.

Cette escadre se composait d’un vaisseau de soixante canons, trois de cinquante, un de quarante et un de vingt, en tout six bâtiments[2] ;

  1. Mémoire pour La Bourdonnais.
  2. Le Medway, commandant Peyton 
     60
    canons.
    Le Preston, capitaine lord Northesk 
     50
    ca»