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ÉLÉVATION DU POUVOIR FRANÇAIS DANS L’INDE

mais son artillerie était au complet et ses canons étaient, pour la plupart, du calibre de vingt-quatre. Avec des forces semblables, un habile commandant aurait porté la destruction parmi les bâtiments à demi armés de La Bourdonnais.

Le Commodore Peyton avait été prévenu de l’apparition d’une flotte française aux environs de Ceylan et il croisait devant Négapatam pour arrêter sa marche. Le 6 juillet de grand matin, elle fut aperçue et presque au même instant ses propres vigies signalèrent de leur côté la flotte anglaise. Les deux adversaires commencèrent alors à manœuvrer, les Anglais voulant conserver l’avantage du vent, et les Français cherchant à le prendre. À cause de son infériorité en canons et de sa supériorité en hommes, La Bourdonnais comprenait que sa seule chance de succès était dans un combat corps à corps, et tous ses eff’orts tendaient à l’abordage. Mais l’adresse de Peyton, qui devina l’intention de son antagoniste, déjoua ce projet, et à quatre heures de l’après-midi cet officier avait pu prendre une position qui lui permettait d’ouvrir à bonne distance le feu sur les Français.

L’éloignement était tout en faveur des Anglais. Leurs pièces de vingt-quatre causaient un grand dommage à bord des Français, dont les canons de huit ou de douze ne pouvaient pas plus que les mousquets riposter utilement. Trois de leurs bâtiments furent désemparés, l’un même complètement dématé dès le commencement de l’action, et si La Bourdonnais, qui montait l’Achille, n’eût pendant près d’une demi-heure attiré sur lui tout le feu des Anglais, l’escadre était perdue. La nuit vint séparer les combattants avant qu’aucun avantage décisif eût été remporté de part ni d’autre.

Le jour naissant trouva l’escadre française rangée en ligne, mais l’avantage du vent était encore, comme la veille, en faveur des Anglais. Restait à savoir si ces derniers renouvelleraient la lutte. De nombreuses et puissantes raisons devaient les engager à tenter sans délai une affaire décisive. Ils n’avaient eu que soixante hommes


    Le Harwich, capitaine Carteret 
     50
    ca»
    Le Winchester, capitaine lord T. Bertil 
     50
    ca»
    Le Medway’s prize, capitaine Griffith 
     40
    ca»
    Le Lively, capitaine Stevens 
     20
    ca»
                                                                                                        

    Les équipages formaient un total de mille six cent soixante hommes.