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LES FRANÇAIS SECOURENT CHUNDA-SAHIB

Damalcherry, y fut rojoint par son fils et par M. d’Auteuil, à la tête du contingent français. Ils apprirent alors que Anwaroudin et ses deux fils, à la tête de vingt mille hommes de troupes choisies et comprenant soixante aventuriers européens avaient pris position à Ambour, à environ trente milles au Sud et se préparaient à leur livrer bataille. Ils prirent donc cette direction. La position d’Ambour, défendue sur un flanc par une montagne, appuyée de l’autre à un lac, était extrêmement forte ; cette importante entrée du Carnate avait en outre été fortifiée par des retranchements armés de canons servis par les Européens. En arrière se tenait l’armée principale du nabab.

Ce fut le 3 août au matin que l’armée combinée de Chunda-Sahib et de M. d’Auteuil arriva en vue de ce poste. On résolut immédiatement de l’emporter d’assaut, et M. d’Auteuil s’offrit d’ouvrir l’attaque avec ses Français. Une telle proposition fut acceptée avec empressement, et M. d’Auteuil s’avança à la tête de ses vaillants compatriotes. Les canons du nabab étaient si bien servis par ses canonniers européens que les assaillants furent repoussés avec perte. D’Auteuil, indigné, rallia ses hommes et les conduisit de nouveau au pied du retranchement ; déjà ils escaladaient le parapet, quand, au fort de l’attaque, d’Auteuil fut blessé à la cuisse ; dans la confusion qui s’en suivit, ses soldats en désordre se retirèrent. Le commandement revenait à M. de Bussy et les soldats, encouragés par lui et les autres officiers, demandèrent ardemment à faire une troisième attaque. Leur intrépidité démoralisa les assiégés, parmi lesquels il y avait déjà beaucoup de victimes, et quand même, ils n’auraient pu résister longtemps à une semblable impétuosité. Guidés par le brave de Bussy, les Français réservèrent leur feu jusqu’au moment où ils eurent atteint le retranchement, firent alors une décharge et s’élancèrent sur le parapet ; la journée fut à eux. Cette position perdue, les indigènes d’Anwaroudin n’opposèrent plus qu’une courte résistance. Les Français, suivis de Chunda-Sahib et de ses troupes, avançaient toujours. Ce fut en vain qu’Anwaroudin, âgé de cent sept ans, fit les plus vaillants efforts pour regagner l’avantage. Au moment où il défiait Chunda-Sahib à un combat singulier, il fut frappé au cœur par un soldat africain.