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DUPLEIX EST CONTRAINT À FAIRE LA GUERRE

patience. Il transinil la demande de Mahomed-Ali à de Bussy, avec mission d’obtenir du soubab l’autorité nécessaire pour conclure ce nouveau traité. Malgré toute leur importance, les prétentions de Mahomed-Ali lui paraissaient de peu de valeur relativement aux conséquences qui, selon lui, devaient en découler ; savoir l’évacuation de Trichinopoly, et par suite la pacification du Carnate. De Bussy obtint sans peine l’approbation du soubab, et les documents nécessaires furent expédiés à Mahomed-Ali à la condition expresse qu’ils ne seraient rendus valables que par une signature immédiate. Mahomed hésitait encore. Le fait est qu’il avait employé tous ces délais en pressantes instances auprès des Anglais pour qu’ils le secourussent, et ce ne fut que quatre mois après avoir reçu notification du consentement du soubab, qu’ayant enfin arraché une promesse aux Anglais, il jeta décidément le masque et refusa de livrer Trichinopoly à quelque condition que ce fût.

Dupleix se vit donc encore une fois, et aussi contrairement à ses désirs qu’à ceux de ses supérieurs de Paris, forcé de faire la guerre, et, de nouveau, la question de la puissance française dans l’Inde se trouva subordonnée à la capture de Trichinopoly. L’armée qui, en novembre 1749, était partie de Pondichéry dans ce but, avait été détournée de sa destination ; mais cette fois Dupleix résolut de prévenir une pareille faute. À l’armée indigène de Chunda-Sahib, forte de sept à huit mille hommes, il ajouta un détachement de quatre cents Européens, un petit nombre d’Africains et quelques canons, le tout commandé par d’Auteuil. Ces forces quittèrent Pondichéry au mois de mars 1751.

Les Anglais, qui avaient reconnu avec raison que leur seule chance de sécurité était de soutenir contre la France le prétendant à la souveraineté du Carnate, s’étaient déterminés à employer à cet effet tous les moyens dont ils pouvaient disposer. Au commencement de mars, le capitaine Cope partit avec deux cent quatrevingts Européens et trois cents Cipayes pour aller concourir à la défense de Trichinopoly, et, à la fin du même mois, on expédia du fort Saint-David cinq cents Européens, cent Cafres, mille Cipayes et huit pièces de campagne, avec mission de se joindre aux troupes que Mahomed devait envoyer de Trichinopoly, et de