tenir la campagne. Ce nouveau corps était sous les ordres du capitaine Gingen, et nous retrouvons, occupant le poste du commissariat, le lieutenant Robert Clive.
Le premier détachement, celui du capitaine Cope, avait dans ce même mois, fait une tentative infructueuse contre la ville de Madura, défendue par Allim-Khan pour le compte de Chunda-Sahib, et était revenu, découragé de cet échec, à Trichinopoly. Le capitaine Gingen, de son côté, ayant été rejoint au milieu de mai par les troupes de Mahomed-Ali, au nombre de seize cents hommes, s’était dirigé sur la pagode de Veradachelum, qui était à quarante milles de la côte et commandait les communications entre le fort Saint-David et Trichinopoly. Après s’en être emparé et y avoir mis une garnison, il fut rejoint par quatre mille hommes envoyés par Mahomed-Ali, et cent Européens que lui fournissait le capitaine Cope, et s’avança pour barrer la route à Chunda-Sahib et aux Français dont il avait appris la marche sur Volconde, ville située à quarante-cinq milles de Trichinopoly, sur la grande route conduisant à cette ville.
Volconde est une place importante, forte par sa position naturelle, et de plus très-bien fortifiée pour une ville indigène. Le gouverneur y représentait le nabab du Carnate ; mais quand il vit s’avancer de divers côtés les forces rivales, il se demanda lequel des deux antagonistes avait les meilleurs droits au titre de nabab. Il était évident qu’une bataille était imminente, et dans son incertitude sur ses résultats, il craignait de se prononcer prématurément pour un parti qui aurait peut-être le dessous, et de s’aliéner ainsi les vainqueurs. Il déclara donc judicieusement que la cession de la place dépendrait de l’issue du combat ; mais en attendant, il prêta une oreille complaisante aux propositions que lui firent les deux partis.
La marche de Chunda-Sahib avait été si lente qu’avant son arrivée devant Volconde, les Anglais avaient eu le temps de s’emparer d’une position avantageuse au Sud-Ouest de cette ville ; il lui devenait maintenant indispensable, ou de l’occuper, ou, en gagnant le gouverneur, de faire quitter le voisinage aux Anglais. Il n’épargna ni la persuasion ni les promesses pour parvenir à ce
