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GAZI-OUDI MEURT EMPOISONNÉ

invita donc Gazi-Oudin à une fête, et lui persuada d’accepter un mets qu’elle lui dit apprêté de ses propres mains. Dans la nuit même, Gazi-Oudin mourut empoisonné.

Délivré par ce crime de son principal rival, Salabut-Jung, étant le premier par ordre de succession, fut aussitôt reconnu soubab du Décan. Cependant il avait encore devant lui toute l’armée des Mahrattes ; car aux forces du Peshwa s’étaient jointes celles de Holkar et du Bhonsla. Le chef de l’État mahométan de Burham, qui s’était précédemment déclaré pour Gazi-Oudin, annonça alors son intention de remplir ses engagements envers les Mahrattes. Il ne restait à Salabut-Jung d’autre alternative qu’une guerre meurtrière et d’une issue douteuse, ou l’abandon aux Mahrattes du territoire de Bérar, que Gazi-Oudin leur avait promis, depuis le Tapti jusqu’au Godavery. Il laissa le soin de prendre une décision à de Bussy qui, regardant une paix solide basée sur de telles conditions comme plus favorable aux intérêts français et à ceux du soubab qu’une guerre incertaine, lui conseilla d’accepter les conditions offertes, parmi lesquelles était la retraite du Bhonsla au delà du Wyn-Gunga. La convention fut conclue et la paix proclamée.

Ces arrangements terminés, Syud-Lushkur reprit son emploi de dewan sans avoir été soupçonné, et le soubab qui, avec de Bussy et son armée, était en marche sur Aurungabad, se rendit à Hydérabad, qui devait être désormais sa capitale. Ceci se passait au commencement de 1753. Pendant l’année précédente, de Bussy, qui avait, en outre de son service, entretenu une correspondance active avec Dupleix, avait vu et déploré l’incapacité de Law sans être à même de le secourir dans aucun de ses embarras, et avait montré dans toutes ses lettres un grand empressement à s’employer pour le plus grand bien de la France. Il avait appris le déclin et la mort de Chunda-Sahib, en même temps que Dupleix l’informait de la nullité de celui qui devait lui succéder. Toutes ces circonstances ne faisaient que lui inspirer un nouveau zèle à utiliser sa position auprès du soubab, dans un sens favorable à la France. Il jugea que la mesure la plus utile serait la nomination de Dupleix lui-même à la nababie du Carnate. Cette dignité lui avait déjà été conférée par