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SERMENT ET DÉPART DE BUSSY

à la confiance qu’il inspirait à tous. Les troupes françaises, bien logées et régulièrement payées, étaient rentrées dans leur ancienne discipline et avaient regagné l’affection du peuple.

Au mois d’avril, de Bussy accompagna le soubab à Hydérabad. Après y avoir passé deux mois avec lui, il partit pour Mazulipatam, afin d’y établir sur des bases régulières les affaires des quatre provinces qu’il avait obtenues pour la France. La veille de son départ fut marquée par un incident digne de remarque. Le soubab ayant convoqué un grand conseil de ses ministres, invita de Bussy à y assister. Dès qu’il fut entré, le soubab et ses ministres s’empressèrent de lui assurer que, comme ils reconnaissaient tous qu’ils ne devaient la paix et la prospérité dont ils jouissaient qu’à lui et à la valeur française, ils désiraient, avant qu’il partit pour la côte, lui jurer un inviolable attachement et une éternelle gratitude ; ils lui demandèrent de s’engager par un serment solennel, sur le livre sacré des Chrétiens, à leur continuer sa protection, et à venir à leur secours si un ennemi les menaçait. Une Bible fut apportée, et de Bussy, en présence de tous, prêta le serment demandé. Il partit pour Mazulipatam, laissant derrière lui des officiers sur lesquels il pouvait compter. Il était déjà rendu dans cette ville, lorsque l’arrivée de Godeheu à Pondichéry, le 1er août, lui donna la première nouvelle du coup fatal que la France avait porté à ses enfants militant en Orient.