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CHAPITRE IX


CHUTE DE DUPLEIX



Revenons maintenant à Dupleix. Nous l’avons quitté à la fin de 1752, désappointé dans ses vues sur le Carnate, mais conservant son attitude à l’égard de ses ennemis ; il fondait encore des espérances sur l’amour et surtout sur l’œuvre de Bussy dans le Décan ; il n’avait abandonné aucun de ses projets hardis, ni faibli dans la poursuite d’aucun de ses brillants rêves d’empire ; toujours calme, déterminé, confiant en lui-même et en la fortune de la France, il avait cette consolation de penser que le grand génie qui avait sauvé les Anglais à Trichinopoly avait quitté l’Inde pour retourner en Europe, et chaque jour il s’attendait à voir arriver un renfort de sept cents hommes, sous les ordres d’un chef qui avait fait ses preuves. Il ne pouvait, hélas ! prévoir que ces troupes, et leur vaillant commandant M. de la Touche rencontreraient sur l’Océan le trépas le plus terrible[1], et qu’avec des ressources réduites et sans général, il devait encore faire face aux puissantes attaques de Saunders et de Lawrence.

Le nombre de soldats européens que Dupleix avait à sa disposition au commencement de 1753, ne dépassait pas trois cent

  1. Le navire le Prince, ayant à bord sept cents hommes et M. de la Touche, partit de l’Île de France pour Pondichéry en 1752. Il brûla en mer avec presque tous ses passagers.