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NOUVELLE LUTTE SUK LE CAUVÉRI

marcha sur le bois du Derviche, l’ancienne position de Virana, à quatre milles Sud de la ville. Désespérant d’attirer les Français hors de Seringham, il s’occupa deréunir des approvisionnements dans la ville : la nombreuse cavalerie mahratte et les intrigues de l’ennemi avec ses alliés lui rendirent cette entreprise plus difficile qu’il ne l’avait présumé. Néanmoins, comme cette mesure était de la plus haute importance, il y consacra toute son énergie, s’abstenant forcément de toute hostilité pendant les cinq semaines qui suivirent son échec de Seringham.

Ce temps avait été bien employé par Dupleix. Il n’avait pas plus tôt su quel petit nombre d’hommes Lawrence avait laissé à Tiruvadi, nombre qui devait encore être réduit par la nécessité d’escorter les vivres qu’on apportait du fort Saint-David, qu’il avait envoyé à Maissin l’ordre de ne rien négliger pour s’emparer de la ville. Maissin attaqua sans succès le 3 mai. Il renouvela sa tentative quelques jours plus tard, et fut encore une fois repoussé ; mais quand les Anglais, non contents d’avoir résisté à l’attaque, firent une sortie au nombre de soixante Européens et de trois cents Cipayes, ils furent entourés dans la plaine par la cavalerie mahratte et taillés en pièces jusqu’au dernier. Cet événement amena la capitulation de Tiruvadi, la capture de Chillumbrum, et un mouvement de Mortiz-Ali (le nabab nommé par Dupleix) pour reprendre possession des places fortes du Carnate. Accompagné de cinquante soldats français et d’une force indigène considérable, ce chef donna de grandes inquiétudes aux partisans de Mahomed-Ali, défit même une fois les troupes de ce nabab, commandées par son frère et aidées de quarante Anglais dont la plupart furent tués dans le combat, après une vaillante résistance.

Le Carnate délivré encore une fois de ses ennemis, Dupleix tourna de nouveau tous ses efforts vers la capture de Trichinopoly. Les troupes qui avaient été employées sur le Pounar furent envoyées pour renforcer Seringham, ce qui porta les forces françaises dans cette île à quatre cent cinquante Européens et quinze cents Cipayes disciplinés. Leur arrivée concourut, avec l’inaction de Lawrence, à pousser Astruc aux mesures vigoureuses. Étant sorti de Seringham, il traversa le Cauvéri et prit position au Sud de Trichi-