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RUPTURE DES CONFÉRENCES

Chunda-Sahib d’abord, et ensuite à Dupleix ; ils produisaient plusieurs lettres patentes accordées à ce dernier, et une lettre du Grand-Mogol confirmant tout ce que Salabut-Jung avait fait en sa faveur. Les Anglais répondirent que Mahomed-Ali avait reçu sa nomination de Nazir-Jung et ensuite de Gazi-Oudin, mais que les lettres patentes étaient à Trichinopoly ; et ils traitèrent de fausse la lettre du Grand-Mogol. Tout ce qui fut encore dit n’avança en rien les affaires. Ce fut la dernière conférence, car, voyant qu’il était impossible de s’accorder même sur les préliminaires, les commissaires anglais partirent pour Madras le 5 février, et les Français trois jours après pour Pondichéry.

Dupleix était alors d’autant moins disposé à rien retrancher de ses prétentions, que, pendant la réunion de la conférence, il avait appris par de Bussy le don des quatre Circars fait aux Français par Salabut-Jung et que nous avons rapporté. La possession de ces riches provinces le rendait indépendant des Anglais et de leurs désirs : désormais il valait mieux continuer la guerre que d’abandonner un seul iota de ses justes prétentions. Il n’apporta donc aucun obstacle à la rupture de la conférence et dans toutes ses communications écrites, il s’attacha au programme tel qu’il l’avait dès l’abord dicté à ses commissaires. Quand Saunders en vint à concéder en substance toutes les prétentions des Français, à l’exception de ce qui concernait la nababie du Carnate, quand il arriva même à modifier ses demandes à ce sujet et proposa que l’emploi demeurât vacant en sous-entendant que Mahomed-Ali y serait nommé, sous la protection des deux Compagnies, par Salabut-Jung, que les Anglais reconnaitraient en ce cas, Dupleix rejeta avec hauteur ces avances et n’en insista que plus hardiment sur la validité de ses titres.

Dans le cours de notre Histoire, nous avons eu bien des occasions de faire ressortir la flexibilité d’intelligence, l’infatigable énergie, les ressources variant selon les occcasions, l’abnégation, la persévérance et le dévouement patriotique de cet illustre Français. Toutes ces qualités étaient réunies en lui à un degré fort rare chez les hommes. Mais la même véracité avec laquelle nous avons reconnu et admiré ses grandes vertus, nous force à déplorer la