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ATTAQUE D’UN CONVOI ANGLAIS

Après l’échec de sa tentative sur Trichinopoly, Mainville avait reconduit ses troupes dans Seringham et attendait des renforts. Dupleix les lui envoya avec sa promptitude ordinaire. Dès leur arrivée, Mainville résolut de porter un nouveau coup à Tennemi. Il avait observé que les escortes qui accompagnaient les convois périodiquement amenés dans la ville avaient graduellement diminué d’importance. Dans un temps, Lawrence s’était fait un devoir de les protéger avec toutes ses troupes, mais rendu sans doute plus confiant par l’inaction des Français, il s’était depuis quelque temps borné à envoyer un petit détachement, tandis que lui-même restait au camp. Mainville, qui avait remarqué ce changement, était décidé à surprendre le premier convoi qui lui serait signalé. Il reçut bientôt l’avis qunn convoi plus considérable que d’usage, escorté seulement par cent quatre-vingts Européens, huit cents Cipayes et quatre bouches à feu, cherchait à pénétrer dans la ville ; il venait de Killahcottah, à douze milles environ de Trichinopoly. Dès le 26 février au matin, Mainville se prépara à l’intercepter. Entre Killahcottah et le village de Ooutapara, le terrain, couvert dans une étendue de cinq milles de bois et de broussailles, offrait une retraite pour un assez grand nombre d’hommes. Ce fut là qu’il envoya douze mille chevaux, sous les ordres de Morari-Rao et Innis-Khan, avec l’ordre de se mettre en embuscade à environ deux milles de Coutapara, mais de n’inquiéter le convoi que lorsqu’il y en aurait au moins la moitié de passé devant eux, et que les Français l’auraient attaqué de front. Lui-même, à la tête de quatre cents Français et de six mille Cipayes, se posta devant Coutapara, au point où le bois touchait à la plaine. Ces dispositions ayant été prises dans la soirée du 25, il en attendit impatiemment le résultat.

Le matin du 26 arriva sans qu’aucun convoi eût été signalé ; mais bientôt cependant un petit peloton fut aperçu ; il était suivi de charrettes et de bêtes de somme marchant à la file : les soldats cheminaient aussi un à un et sans inquiétude, des deux côtés du convoi. Ils atteignirent le point où Morari-Rao était posté, le dépassèrent même, et quoiqu’ils eussent aperçu quelques indigènes dans les bois, ne modifièrent en rien leur disposition. Les Français étaient