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LE SOUBAB MARCHE SUR MYSORE

intérêts des Mysoriens, les préservant, autant qu’il était possible, du pillage et des dommages inséparables de la guerre. Son but principal était de paralyser, par sa célérité, toute chance d’opposition, et de terminer les opérations dans le plus court délai possible. Une circonstance vint encore concourir à ce résultat désiré.

Le Peshwa Balladgi-Badgi-Rao n’avait pas assisté sans émotion à l’invasion de Mysore par les Mahométans, mais il avait jugé plus profitable de partager les dépouilles de ce pays vaincu, plutôt que d’aventurer ses escadrons contre l’invincible de Bussy. Il investit donc Mysore du côté de Pounah. Aussitôt que cette nouvelle parvint à Deo-Raj, il craignit d’être entièrement écrasé entre ses deux adversaires, et se hâta de céder aux demandes de Salabut-Jung. Après quelques discussions, il fut arrêté que le rajah de Mysore se reconnaîtrait tributaire du Mogol, par l’intermédiaire de son agent, le soubab du Décan, et que, comme arrérages de ce tribut, il payerait à cet officier cinquante-deux lakhs de roupies. Salabut, de son côté, s’engageait à délivrer Mysore des Mahrattes. Pour exécuter sa part du traité, Deo-Raj, dont le trésor était vide, dut dépouiller les temples indous de leurs ornements, et livrer tous les joyaux de la famille royale. Il ne put encore fournir par ces moyens que le tiers de la somme due, et pour le reste, le soubab fut forcé d’accepter des traites De Bussy persuada à Balladgi de se retirer avec le butin qu’il avait recueilli. L’armée du soubab quitta Seringapatam en avril, et fut de retour à Hydérabad en juillet suivant.

Le Décan jouit de la paix pendant le reste de cette année. Tandis que Leyrit s’occupait, ainsi que nous l’avons dit, et non sans quelque succès, de maintenir la suprématie française dans le Carnate, la position de Moracin dans les districts cédés et celle de Bussy à Hydérabad devint beaucoup plus facile qu’ils n’auraient osé l’espérer au commencement de l’année. Cette amélioration devait, sans aucun doute[1] être attribuée au succès des armes françaises

  1. Ces traites ne furent jamais payées : les banquiers qui en étaient garants languirent et moururent pour la plupart en prison.