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AFFAIRES À AURUNGABAD

dans laquelle étaient cachés des trésors évalués à un million sterling que Syud-Lushkur y avait amassés, et que le gouverneur refusait de livrer au soubab à qui ils revenaient de droit. Au bout d’un mois, Dowlutabad capitula. Sliah-Nawaz-Khan en prit immédiatement possession, et en donna le gouvernement à une de ses créatures. Son intention était de saisir la première occasion pour y enfermer le soubab, de proclamer Nizam-Ali, et d’expulser les Français du Décan. Pour mieux exécuter son plan, il réclama le secours des Mahrattes qui, pour le servir, devaient prendre, comme d’ordinaire, l’apparence d’ennemis.

On n’eut pas plus tôt appris que les Mahrattes s’approchaient d’Aurungabad, sous la conduite du fils du Peshwa, Wiswas-Rao, que Nawaz-Khan, sous le prétexte de masser ses forces pour leur résister, appela Nizam-Ali dans cette ville ; Bussalut-Jung les y avait précédés. Alors commença un tissu d’intrigues qui, faisant incliner tantôt à gauche, tantôt à droite, se termina par l’exercice de tous les pouvoirs administratifs remis à Nizam-Ali, le titre seul de soubab étant laissé à Salabut-Jung. Bussalut fut nommé garde du grand sceau. Salabut-Jung fut si complètement dépouillé de tout pouvoir, que, sans la présence des deux cents soldats français, la liberté lui aurait été certainement enlevée, sinon la vie.

Tel était l’état des affaires quand de Bussy arriva en toute hâte à Aurungabad. Nizam-Ali commandait les troupes ; Bussalut était son ministre et Salabut-Jung ne comptait plus pour rien. Shah-Nawaz-Khan était en possession de la forteresse de Dowlutabad, et on était à la veille du mouvement dans lequel on devait enlever à Salabut-Jung les derniers vestiges du pouvoir. Il fut curieux de voir comment la présence de Bussy déconcerta toutes ces intrigues. S’étant, à l’aide d’un stratagème, rendu maître de Dowlutabad, il imposa sa loi aux frères de Sâlabut. Il se proposait d’attacher comme ministre Bussalut-Jung aux intérêts du soubab, et de donner à Nizam-Ali le gouvernement d’Hydérabad, où les Français lui feraient mieux subir leur influence. Tout était ainsi convenu, lorsque, dans la soirée qui précéda son départ pour flydérabad, Nizam-Ali attira dans sa propre tente Hyder-Jung, le dewan de