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DÉPENDANCES DE PONDICHÉRY

et les empêchait de trafiquer avec autant de vigueur et de succès que les Hollandais ou les Anglais. En politique, la location de cette factorerie n’était d’aucun avantage pour les Français et sa valeur commerciale diminuait en proportion de l’importance croissante de Pondichéry et de Chandernagor. Pendant bien des années, le commerce de Surate fut languissant ; au commencement du dixhuitième siècle, ce point fut définitivement abandonné par la Compagnie française, et d’une manière qui ne lui fit pas honneur. Ses agents laissèrent après eux des dettes s’élevant à une très-forte somme, et il en résulta que quelques années plus tard (1714), lorsqu’une Compagnie de Saint-Malo tenta de commercer avec Surate, ses navires furent saisis et confisqués pour payer les dettes de la Compagnie française avec laquelle celle de Saint-Malo n’avait rien de commun. En parlant de ces événements, nous avons un peu laissé en arrière le sujet principal de notre récit, mais cela importe peu, car nous n’aurons plus guèreànous occuper de Surate.

La factorerie française à Masulipatam fut, comme nous l’avons vu, fondée par le Persan Marcara en 1669, en vertu d’une patente du roi de Golconde. Au début, son commerce fut extrêmement florissant, mais l’expulsion des Français de Saint-Thomé, opérée, on se le rappelle, avec le concours de l’armée de Golconde, porta un rude coup à sa prospérité. Pendant longtemps, Masulipatam n’exerça qu’une bien légère influence sur les affaires politiques ; elle se releva lors de la création de Pondichéry. En 1693, les Français obtinrent la permission de bâtir une place qui existe encore et est connue sous le nom de France Peta. Masulipatam devint plus tard un des plus importants parmi les établissements secondaires de la France. Nous reviendrons sur les circonstances qui se rattachent à son accroissement.

En 1663, Shaista Khan, oncle maternel de l’empereur Aurengzeb, ayant été chassé du Décan et forcé, pour sauver sa vie, de fuir devant Sevadgi (qu’il était chargé de combattre) fut nommé vice-roi du Bengale comme dédommagement de cette humiliation. Ce fut pendant cette vice-royauté[1], qu’une flotte française entra

  1. Vers l’année 1676, dit Stewart dans son Histoire du Bengale.