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ATTAQUE DE WANDEWASH

Dans la nuit du 12, il forma son armée en deux colonnes dont l’une, sous les ordres de M. de Genlis, devait faire une fausse attaque pendant qu’il en ferait lui-même une réelle. Mais les soldats de Genlis, marins pour la plupart, furent saisis d’une panique, et se replièrent sur l’autre colonne qui, les prenant pour des ennemis, tira dessus. L’attaque nocturne fut ainsi manquée. Cet échec excita la colère de Lally, qui s’écria : « Puisqu’ils ont échoué de nuit, je leur apprendrai à le faire de jour. » Remplaçant M. de Genlis par M. de Verdière, il ordonna les mêmes dispositions que la veille au soir. Un corps s’avança jusqu’auprès du mur ; les soldats se couchèrent à terre pendant que les colonels de Grillon et de Poëte s’avançaient pour sonder le fossé ; le feu devint si vif que les soldats de la colonne hésitèrent un moment à s’avancer, mais Lally s’élança en avant, brandissant son épée, et criant que le moment était venu de lui montrer leur bon vouloir ; il les entraîna, et la ville fut prise.

Le moment était venu d’agir avec toute la célérité possible. Établir une batterie en barbette et ouvrir le feu dès que la construction en serait achevée, tel était le plan de Lally. Mais son ingénieur en chef, M. Durre, insista pour procéder comme dans un siège régulier. « Les soldats, écrivait Lally, disaient ouvertement qu’il leur semblait être devant Luxembourg. » Il résulta de cette belle tactique que quatre jours se passèrent à construire les batteries, deux autres à les rectifier, et le septième les Anglais arrivèrent au secours de la place.

Cette importante opération ayant ainsi échoué, pour avoir manqué des deux qualités les plus essentielles, et il ne restait plus à Lally que les chances d’une bataille. L’arrivée de Bussy dans la soirée du 20 le mit en état, après avoir laissé dans les batteries cent cinquante Européens et trois cents Cipayes, de conduire sur le champ de bataille cent cinquante cavaliers et treize cents cinquante fantassins européens, dont deux cents marins. Il avait en outre deux mille cavaliers mahrattes et mille huit cents Cipayes ; mais ceux-ci, sauf trois cents, refusèrent de marcher à un moment où il ne restait au camp que soixante Mahrattes, les autres étant partis pour fourrager. Les forces du colonel Coote se composaient de