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CHAPITRE II


LA COMPAGNIE PERPÉTUELLE DES INDES



Le monopole de cinquante ans accordé en 1664, par Louis XIV, à la Compagnie des Indes, arrivait à son terme, huit ans après la mort de Martin ; et il était grandement temps qu’il prit fin, la Compagnie étant depuis plusieurs années hors d’état d’utiliser par elle-même les privilèges dont elle était investie. Dès 1682, pour compléter ses chargements, elle avait dû concéder à divers spéculateurs la faculté de faire des expéditions, à la seule condition que les vaisseaux de la Compagnie seraient exclusivement affectés à ces transports et lui donneraient ainsi le bénéfice du fret. En 1708, elle accorda à un négociant, nommé Creuzat, la permission d’équiper deux navires, sous le nom de la Compagnie, moyennant qu’il lui payât quinze pour cent de la somme qu’il réaliserait, et deux pour cent sur le produit des captures que ses vaisseaux pourraient faire en deçà de la Ligne. La Compagnie réservait en outre, pour ses agents dans l’Inde, le droit d’expédier dix tonnes de marchandises de Pondichéry par chaque voyage de retour ; mais ces expédients ne purent suffire à mettre la Compagnie dans le cas de payer ses dottes, ni de reprendre les opérations en vue desquelles elle avait été instituée ; ses ressources diminuèrent même tellement, qu’en 1712, deux ans avant l’expiration de son privilège, la Compagnie fut forcée de renoncer à toute tentative d’expédier des navires aux Indes, et dut se contenter de céder ses droits aux