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SYSTÈME AVANTAGEUX DE MARTIN ET DE LE NOIR

par un officier du grade de capitaine. Il avait de plus une garde à pied de trois cents indigènes appelés pcons, et ne paraissait en public, que porté dans un palanquin richement orné de franges d’or[1]. Telle était cependant Téconomie de ces premiers temps, que lorsque ces gardes n’étaient pas réclamés par leur service, ils travaillaient au port ou dans les magasins, et tiraient de là les seuls gages qui leur fussent attribués.

Toutes les institutions dépendant du conseil local reçurent leur entier développement sous les successeurs de Martin et principalement de Le Noir. Leur système était tout pacifique. Peut-être eût-il été avantageux à la colonie de faire durer davantage cette politique de non-intervention à l’égard des indigènes. Mais les excellentes intentions du gouverneur ne purent longtemps prévaloir contre la force des circonstances. Le Noir exerçait depuis peu de temps son second gouvernement lorsque survint un événement qui mit en scène un homme destiné à jouer quelques années plus tard un rôle important dans les luttes dont le maintien de l’empire était l’objet. C’est cet événement que nous allons maintenant raconter.


  1. Histoire des Indes-Orientales, par M. l’abbé Guyon.