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CHAPITRE III


ÉLÉVATION DU POUVOIR DES FRANÇAIS DANS L’INDE



En l’année 1725, une escadrille française commandée par M. de Pardaillan, agissant en vertu des ordres du gouvernement de Pondichéry parut devant la petite ville de Maihi[1] (Mahé) située au-dessous de Tellichéry, sur la côte de Malabar, et la fit sommer de se rendre. Par sa situation. Maihi paraissait à l’abri de tout danger : construite sur un sol s’élevant brusquement au-dessus de la mer, arrosée au Nord par une petite rivière dont l’embouchure, obstruée de roches, était inabordable, même aux bâtiments d’un faible tonnage, il semblait que Maihi pût défier impunément une attaque maritime. Confiant dans cette force naturelle de la position, le chef qui la commandait refusa de se rendre. Le commandant français lui-même semblait douter du succès ; du moins il hésitait sur la marche à adopter en cette circonstance, quand le capitaine d’un de ses vaisseaux lui soumit un plan dont il le pria de lui confier l’exécution. Le nom de ce capitaine était Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais.

Comme ce nom occupera une grande place dans les pages qui

  1. On ne sait que peu de chose sur Maihi, antérieurement à cette attaque par les Français. Elle faisait, de nom, partie des possessions du petit rajah de Karical, mais il y a tout lieu de penser que de fait elle était indépendante. L’attaque dont il est ici question eut lieu par les ordres des Directeurs dans le but de s’assurer sur la côte de Malabar, d’un point qui indemnisât les Français de la perte de Surate, et Maihi remplissait parfaitement les conditions nécessaires.