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DUPLEIX REMPLACE DUMAS

aucune dépense à faire pour leur entretien. À la demande de Dumas, le titre elle commandement furent déclarés transmlssibles à son successeur.

Peu de temps après avoir été ainsi comblé d’honneurs, Dumas informa ses supérieurs du désir qu’il éprouvait de rentrer dans son pays natal. Sa démission fut acceptée et Joseph-François Dupleix, l’habile intendant de Chandernagor, fut nommé pour le remplacer. Dupleix arriva à Pondichéry au mois d’octobre 1741, prêta aussitôt serment comme Gouverneur, se déclara nabab du Mogol, et se fît reconnaître comme tel par les quatre mille cinq cents hommes de cavalerie dont son prédécesseur avait le commandement.

Le récit des six années que dura l’administration de Dumas montre assez clairement qu’il fut le digne successeur de François Martin. Il se distingua par son tact, sa prudence, sa bravoure et son habileté ; il comprit parfaitement le caractère indigène et sut si bien faire usage de cette connaissance approfondie en la combinant avec le mélange de hardiesse et de prudence qui était le fond de son caractère, que, malgré la défaite de tous ses alliés, il réussit, mais de la façon la plus légitime, à retirer un profit de leurs malheurs. Sa conduite fut si adroite qu’il obtint, sans tirer l’épée, le territoire qu’il convoitait. Bien loin même de paraître en désirer la possession, il se donna le mérite de ne faire que l’accepter comme témoignage de la reconnaissance de ses amis indigènes. Sous sa direction, la domination française sur la côte de Coromandel s’accrut considérablement en étendue et en importance ; le prestige de cette puissance, aux yeux des indigènes, avait grandi d’une façon vraiment incroyable. Lorsque Dumas quitta Pondichéry il semblait que son successeur n’eût autre chose à faire que de continuer sa politique à la fois sûre, prudente et hardie, ayant toujours pour but l’accroissement de Pondichéry, en vue d’en faire la première et la plus puissante ville de l’Inde méridionale.

Ce successeur, nous le savons, fut Dupleix, que nous avons laissé occupé à rendre à Chandernagor son crédit et sa fortune. Il y avait réussi au delà de toute attente. Dans sa position d’Intendant et de Gouverneur général de Chandernagor, nomina-