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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/225

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profond encore que son ressentiment. Elle se tut brusquement ; puis resta muette, lorsque je lui eus répliqué :

— Vous me calomniez et vous calomniez votre fille : je ne suis pas un séducteur et elle n’a rien perdu de son honnêteté. Qu’elle soit légalement à moi et nous ne sommes plus coupables. Le crime, ce n’est pas d’avoir commencé à nous aimer : ce serait de ne pas continuer… J’ai toujours rêvé d’épouser Geneviève, vous le savez.

Je discernai dans l’attitude de Mme Renaud je ne sais quelle espèce de considération à mon égard : elle me maudissait, certes ; elle voulait me détester… mais elle ne pouvait s’empêcher de reconnaître que la chose inéluctable m’imposait à elle malgré sa volonté. Il lui suf-