Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/259

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j’aurai ma revanche. Le jour où tu seras père à ton tour, tu me comprendras seulement… Tu découvriras qu’il n’est pas d’autre amour, d’autre loi, d’autre devoir que ceux que nous impose l’enfant. Ce jour-là, si tu te trouves dans une circonstance semblable à celle-ci, tu n’agiras pas autrement que moi. Tu ne songeras qu’à sauver d’une destinée mesquine celui auquel tu rêveras un avenir magnifique ; tu piétineras, tu écraseras superbement la vie des autres pour la sienne, d’un geste impassible : la passion paternelle a ses cruautés sublimes… Et si quelqu’un te l’a volé, tu reprendras ton bien — sans pitié, sans clémence… Qu’on cherche à t’arrêter, tu répondras : « J’emporte mon fils : il est à moi ! » Tu continueras ton chemin, sans regar-