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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/101

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temps votre hôtel, sa façade pimpante, et les plantes vertes qu’on aperçoit à travers la véranda… Ensuite, je me suis approchée de la maison voisine, où la concierge prenait le frais sur le pas de sa porte… Elle avait l’air bon enfant des bavardes… Je l’ai questionnée, à tout hasard : « N’est-ce pas la marquise de Creuilly qui habite cet hôtel ? — Oh ! non, ma petite dame. » Elle semblait enchantée de causer, cette concierge… Et la voilà partie à me raconter que l’hôtel appartient à la plus jolie femme de Paris : « qu’elle en a des amoureux, qu’il s’en donne des fêtes, là-dedans ! » Lorsqu’elle a prononcé votre nom, j’ai su tout de suite de qui il s’agissait ; j’ai vu si souvent votre portrait dans mes journaux de modes ! Et les couturiers qui lancent la princesse de velours « Nicole », le grand modiste qui a créé la capeline « Nicole »… Sur le premier moment, j’étais navrée ; jamais je ne pourrais reprendre Julien à cette vilaine femme qui était si jolie ! Mais la concierge m’a dit que vous vous montrez fort charitable, et que tous les humbles vous aiment à cause de votre bonté. Alors, j’ai pensé : « Si elle donne si facilement son or, parce qu’elle est riche, aux pauvres qui l’implorent, peut-être qu’elle