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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/146

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servait à payer les plaisirs du banquier, celui-ci vit se dresser contre lui un de ses actionnaires, M. Renaudel, qui s’aperçut un beau jour du danger que couraient ses fonds, porta plainte contre le banquier, et se constitua partie civile. Une information fut ouverte. M. T…, juge d’instruction, décerna un mandat d’amener. Hier matin, Landry Colin était arrêté… »

Je laisse tomber mon journal, atterrée. Que signifient ces choses embrouillées ? Le Quotidien prétend que Colin aurait trompé nombre de clients, et, tout bien résumé, il n’y a cependant qu’une plainte déposée : celle de M. Renaudel. Au fait, quel est donc ce nouvel olibrius ? Jamais Colin n’avait prononcé le nom de Renaudel en me parlant de ses ennemis. Qu’est-ce qui le pousse à entrer en jeu, celui-là ? Et comment se peut-il que l’attaque ne soit pas partie de l’Agioteur, de ce Bouvreuil acharné à la poursuite du banquier ?

Landry serait-il réellement un financier véreux, et non un lutteur malheureux succombant sous le poids d’une haine ?

Je réfléchis passionnément… Oh ! Et puis, zut ! Ce ne sont point des affaires à la portée des femmes.