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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/352

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bout des mois, on fait le bilan de ces jours actifs, on constate, effrayé : « Mon Dieu ! Il a suffi d’une période aussi courte pour amener de tels changements ! »…

» Ô Paul !… Je crois avoir vieilli de plusieurs années à la fois, pendant ces huit mois.

— Sois sûre, Nicole, que cela n’empêcherait point une dame quadragénaire — qui ne mûrit que de quinze jours dans le laps de deux semaines — d’échanger sa façon de vieillir contre la tienne.

— Moqueur !

Le trille aigu d’un timbre électrique ponctue mon exclamation. C’est au dehors : on sonne chez moi !

Nous nous regardons, étonnés. Paul hausse les épaules :

— Bah ! un gamin attardé qui s’amuse à la grille… ou un noctambule en goguette.

La sonnerie persiste, irritante comme un appel de téléphone.

— Ah ! çà, ils sont assommants ! grogne Paul.

Ouvrant l’une des persiennes avec brusquerie, il se penche à la fenêtre et menace, au hasard, le perturbateur invisible :