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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/353

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— Attends un peu que j’aille te tirer les oreilles !

Mais j’entends grincer la grille. Des pas crient sur le gravier. Deux ombres s’avancent sous le clair de lune. L’une d’elles profile une silhouette familière : François, mon concierge. Il s’est levé, réveillé par le bruit. Paul qui l’a reconnu également crie :

— Qu’est-ce que c’est ?

François, à moitié endormi, répond la voix traînante :

— C’est un cocher de fiacre qui vient chercher madame, de la part de monsieur Dangel…

Paul se tourne vers moi, abasourdi :

— À deux heures du matin ?… Eh bien, il en a des idées, celui-là ! Qu’est-ce qu’il te veut ?

— Descendons toujours : le cocher s’expliquera. Il a dû fournir une raison plausible puisque François lui a ouvert la porte !

Une vague appréhension m’envahit d’une sensation de froid au bout des doigts, à la nuque. Je crains d’être à l’une de ces minutes où il arrive des « choses ». J’ai conscience de l’imprévu qui s’approche.

L’imprévu, cette fois, se manifeste sous l’apparence d’un vieil automédon — face gonflée,