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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/355

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— Ah ! Je n’en sais rien, madame. Moi, n’est-ce pas, on m’a dit de me dépêcher et de vous demander, de la part de monsieur Dangel, si vous voulez que je vous y conduise… J’ai fait la commission, vu que la patronne de l’hôtel m’a remis trois francs d’acompte. Je vous répète ce qu’on ma raconté… J’en ignore le reste.

Je suis figée de stupeur. Auprès de moi, Paul réfléchit, fronçant les sourcils. François s’est écarté, par discrétion. Et, venant des étages supérieurs, j’entends un bruit de verrous tirés, de portes ouvertes, de galopades dans les couloirs ; — des domestiques apparaissent sur l’escalier, attirés au soupçon d’un fait insolite.

— Allons-y, décide Paul, mû par sa générosité autant que par le désir d’échapper aux curiosités de la valetaille.

Avec une inconscience de somnambule, je jette une écharpe sur mes épaules ; je suis Paul, machinalement.

Ça peut donc arriver, ces histoires tragiques qu’on lit distraitement, à la cinquième page du journal, avec l’impression que cela se passe dans un milieu inconnu, lointain, distant du nôtre ? Me serais-je doutée qu’au cours de ces