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Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/124

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quand il aperçut les fenêtres qui encadraient si gracieusement jadis la silhouette élégante de Mariora, il s’effraya presque de ne retrouver dans son cœur que des sentiments de dégoût et d’indifférence.

— C’est fini ! murmura-t-il avec son rire silencieux, Ioan Isacesco n’aime plus la maîtresse de Boris Liatoukine !

Il tenta de se relever pour s’éloigner au plus vite de ces lieux dont l’aspect n’évoquait plus pour lui que des souvenirs de honte et de malheur. Soudain, il tressaillit et se recoucha sans bruit dans la neige : une ombre féminine venait de paraître sur le pas de la porte.

— Attends-moi, père ! dit une voix grave mais douce, je reviens à l’instant.

Ioan reconnut cette voix. — Zamfira ! Zamfira ! s’écria-t-il en tendant les bras vers la Tzigane. Cette forme noire qui rampait à ses pieds arracha une exclamation de surprise à la jeune fille qui se rejeta brusquement en arrière.

— Zamfira ! supplia Ioan en se dressant sur ses genoux, Zamfira, c’est moi ! Isacesco !

— Isacesco ! s’écria-t-elle en se précipitant vers lui. Puis elle se mit à sauter de joie et à battre des mains comme un enfant, en répétant : Isacesco est revenu ! Isacesco est revenu !

— Trop tard ! murmura Ioan d’une voix âpre. Il ne remarqua pas le regard étrange de Zamfira qui semblait chercher près de lui quelque chose qu’elle n’y trouvait pas.

Elle se tut et, prenant affectueusement la main du dorobantz : — Pauvre Ioan ! soupira-t-elle, tu sais donc ?…

— Je sais ! s’écria-t-il, tais-toi, Zamfira, ne prononce pas son nom !