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Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/142

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— Écoute, mignonne, dit l’ex-dorobantz, un des amis de cet homme aura lu notre nom sur le manche du poignard qu’il m’aura renvoyé.

— C’est possible ! fit Mariora. Mais, ajouta-t-elle en secouant la tête, la bague ?…

— Ah !… la bague… c’est vrai !… murmura Ioan déconcerté. Puis, embrassant tendrement sa femme : — Dis donc, Maritza, si nous n’y pensions plus aujourd’hui ?… insinua-t-il.

Mariora sourit, et ils n’y pensèrent plus.

Les jours s’écoulaient uniformes et rapides pour les jeunes époux. Ioan, tout entier à son bonheur, avait renoncé à deviner le mot de l’énigme que lui représentaient l’anneau et le poignard ; mais Mariora, qui tremblait que la présence de ces objets maudits ne lui portât malheur, à elle et aux siens, confia ses craintes à Baba Sophia.

— Il faut jeter ces vieilleries à la Dimbovitza, dit la duègne à Isacesco.

Isacesco s’y refusa et, serrant précieusement les vieilleries dans un tiroir : — Il importe de les conserver, fit-il.

Aux instances réitérées de la marraine vinrent se joindre les supplications de la filleule qui déclara qu’elle ne goûterait de félicité parfaite que lorsque la bague et le yatagan auraient disparu. Ioan redoutait les cris de Baba Sophia encore plus que les larmes de sa femme ; il consentit à enfouir boîte, anneau et poignard dans un endroit désert du bois de Baniassa. Baba Sophia se tut, Mariora se remit à sourire et tous crurent être délivrés à jamais du souvenir odieux du capitaine Vampire.

L’absence de Mitica se prolongeant indéfiniment, Isacesco résolut de s’adresser directement au ministre de la