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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/450

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Madame Argante.

Eh ! pourquoi, de l’humeur dont elle est, ne serait-elle pas heureuse ?

Lisette.

C’est qu’elle ne sera point de l’humeur que vous dites, cette humeur-là n’existe nulle part.

Madame Argante.

Il faudrait qu’elle l’eût bien difficile, si elle ne s’accommodait pas d’un homme qui l’adorera.

Lisette.

On adore mal à son âge.

Madame Argante.

Qui ira au-devant de tous ses désirs.

Lisette.

Ils seront donc bien modestes.

Madame Argante.

Taisez-vous ; je ne sais de quoi je m’avise de vous écouter.

Lisette.

Vous m’interrogez, et je vous réponds sincèrement.

Madame Argante.

Allez dire à ma fille qu’elle vienne.

Lisette.

Il n’est pas besoin de l’aller chercher, madame ; la voilà qui entre, et je vous laisse.



Scène V

ANGÉLIQUE, MADAME ARGANTE.
Madame Argante.

Venez, Angélique ; j’ai à vous parler.