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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/145

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supportera mieux l’autorité de son aîné que la vôtre, et je ne suis pas éloigné de croire qu’en jouissant d’une plus grande liberté, il cessera d’avoir cet esprit de résistance et d’indiscipline que nous lui avons connu autrefois.

« Secundo : Pour Antoine, son sérieux vous offre toutes les garanties. Pris au mot, je suis convaincu qu’il ne refusera pas ce moyen de délivrer son frère. Et quant à ces fâcheuses tendances que nous déplorions ce matin, une petite cause peut avoir de grands effets : j’estime qu’en lui imposant ainsi charge d’âme vous lui donneriez le meilleur des contrepoids, et vous le ramèneriez infailliblement à une conception moins… anarchiste de la société, de la morale, de la religion.

« Tertio : Votre autorité paternelle, mise ainsi à l’abri des frottements quotidiens qui l’usent et la dispersent, garderait tout son prestige pour exercer de haut sur vos deux fils, cette direction générale, qui est son apanage, et, comme dire ? sa principale utilité.

« Enfin », — et le ton devint confidentiel, — « je vous avoue qu’au moment de votre