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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/392

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le champ à Hytelrao de me donner tout ce dont j’aurois besoin, précaution qui cependant ne me servit de rien, comme on verra par la suite. Quoiqu’il en soit, le soir même je touchai dix à onze mille roupies.

Politique hésitante du grand vizir.

Le lendemain l’armée se mit en marche prenant une route pour le Bengale différente de celle par laquelle j’étois venu. Je m’attendois qu’on feroit six ou sept cosses ; on n’en fît que deux, et le soir même nous vîmes arriver le premier divan du vizir avec une nombreuse suite. Deux ou trois jours s’écoulèrent sans marcher, pendant lesquels on ne parloit que des conférences particulières entre le divan du vizir et Hytelrao. Je fus voir ce Marate pour savoir qu’elle pouvoit être son idée et lui représenter que, s’il avoit envie d’aller dans le Bengale il n’avoit pas de tems à perdre [pour y parvenir avant les pluies]. Le prince de son côté étoit dans l’inquiétude, mais nous avions affaire l’un et l’autre à un vieux routier qui n’étoit pas embarrassé pour répondre. Il nous donna quelques raisons que nous prîmes pour argent comptant. Le soir même cependant, les conférences furent rompues. Nous vîmes le divan du vizir se retirer et le lendemain l’armée fit une marche de quatre à cinq cosses.

Dans cet intervalle de séjours, j’avois déjà reçu deux députés du vizir Ghazioudinkhan, avec une