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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/33

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ser leurs attaques. Mon père était doux, flexible et sans fermeté. Je l’avais adouci en ma faveur, et je sentais que c’était là tout ce que je devais attendre de lui. Quant au directeur, il fallait d’autres armes. En descendant au parloir, je composai mes regards et ma marche, je modulai ma voix, j’arrangeai mes habits. Je lui trouvai un air grave, mais doux : j’espérai quelques remords. Peut-être, dis-je en moi-même, est-ce un message de réconciliation qu’il m’apporte.

Notre conversation fut longue, et je découvris dès-lors dans le directeur cette profonde politique qui n’a rendu les Jésuites que trop fameux. Il commença par me parler d’un ton d’ironie