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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/11

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vers vous sans avoir l’air de vous voir. Quand sa voix parvenait à votre oreille, elle paraissait ne s’adresser qu’à votre âme. Du reste sa réputation était sans tache, sa discipline exemplaire, sa vie celle d’un anachorète, ou pour mieux dire d’une statue. Tel était l’homme devant lequel je me trouvais.

Quand il eut donné l’ordre de me délier, le supérieur parut fort ému ; mais cet ordre était positif, et je fus délivré de mes liens. J’étais placé, comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, entre les quatre moines, et je sentais que mon apparence justifiait assez l’impression que l’évêque avait reçue à mon égard. J’étais déguenillé, affamé, pâle et cependant enflammé par l’horrible