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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/137

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xions étoit, oh vous êtes un flatteur ! J’étois confus de me voir tant d’esprit ; je croyois ne dire qu’une chose fort commune, & dans sa bouche j’avois dit les plus jolies choses du monde. Il faut avoüer que les femmes ont un talent admirable pour expliquer à leur avantage les mots les plus indifférens : leur amour propre leur fournit toujours au besoin un commentaire flatteur pour leurs charmes.

J’étois dans une vive agitation ; l’heure de mon rendez-vous se passoit ; & toujours persuadé qu’il m’avoit été donné par la niéce ; je tremblois qu’elle ne se trouvât avec Madame de Valpré, dont le babil éternel me faisoit souffrir tout ce que l’on peut imaginer de plus cruel. Elle sentoit mon inquiétude ; & pour y mettre le comble, elle voulut que je la conduisisse chez elle ; où à