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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/162

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soyons les maîtres ; mais il est plus aisé de se garantir de l’amour, que de recouvrer cette précieuse indifférence, quand il s’est acquis quelque droit dans un cœur.

La réflexion n’a que de foibles armes contre l’amour ; s’il cède, ce n’est que pour s’opiniâtrer à combattre : c’est un feu que l’on croit éteint ; les occasions le rallument.

Pourquoi cette réflexion, m’allez-vous dire ; voulez-vous encore en faire l’application à vous même ? Oui, Monsieur, cette façon de penser vous surprend, n’est-il pas vrai ? Il me semble que je me suis donné quelques pages plus haut, pour un homme qui, désormais content d’estimer, renonçoit aux douceurs que promet le Dieu de Cythère, quand l’objet aimé vous paye d’un tendre retour : Oui, je sçais