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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/176

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je la trouvai belle ! un air de tristesse répandu sur toute sa personne, sembloit lui donner de nouvelles grâces ; & cette tristesse me présentoit quelque chose de si flatteur pour moi, qu’elle me pénétra. Si une grille ennemie ne se fût opposée à ma vivacité ; mes transports, plutôt que ses yeux, lui auroient appris que c’étoit son Amant qu’elle alloit trouver. Elle parut étonnée, en me reconnoissant. Comme je l’avois demandée de la part de Madame de Valpré, & qu’elle ne la voyoit pas, je crus qu’elle alloit se retirer. Ah ! m’écriai-je, cruelle personne, vous me fuyez ! votre changement n’est que trop véritable ; je refusois de le croire, mais je n’en puis plus douter ; vous détestez donc les sentimens trop favorables que vous aviez pour moi ? Le malheureux Barneuil