Aller au contenu

Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les heures des longs jours pour elle passent brèves ;
Et, s’exhalant comme un parfum,
Elle voit chaque nuit des blancheurs dans ses rêves,
Et toute sa vie en est un.

Telle elle est, ou du moins je la devine telle.
Lys candide, cygne ingénu.
Je la cherche, et bientôt, quand j aurai dit : c’est elle.
Quand elle m aura reconnu.

Je veux lui donner tout, ma vie et ma pensée.
Ma gloire et mon orgueil, et veux
Choisir pour la nommer enfin ma fiancée
Une nuit propice aux aveux.

Elle viendra s’asseoir sur un vieux banc de pierre.
Au fond du parc inexploré,
Et me regardera sans baisser la paupière,
Et moi, je m’agenouillerai.

Doucement dans mes mains je presserai les siennes
Comme on tient les oiseaux captifs.
Et je lui conterai des choses très anciennes,
Les choses des cœurs primitifs.