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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/325

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FRÉDÉRICK ET GLORIANE

du feu. Et puis, toujours, ces deux pâles yeux ouverts, très fixes et très doux ! Ah ! tiens, Brascassou, s’il ne m’aime pas, s’il ne veut pas de moi, je me tuerai !

— Tu vas loin, dit Brascassou.

Pour calmer Gloriane, il s’avisa de s’asseoir à côté d’elle et de lui mettre un baiser sur la nuque.

Elle bondit en le repoussant d’un geste furieux.

— Ne me touche pas, va-t’en, tu es laid, tu es sale, tu me fais horreur !

— Ah bah ! dit-il.

— Oui, horreur ! J’ai envie de m’arracher avec les ongles le morceau de peau que tu as baisé !

— Peste ! il faudrait t’écorcher tout entière, alors !

— C’est vrai ! je suis immonde partout ! Les salissures me coulent sur tout le corps comme de l’eau quand on sort du bain !

Brascassou, quoique vaguement troublé, éclata de rire.

— C’est que vraiment elle a l’air de penser ce qu’elle dit. Est-ce que tu vas jouer la « Courtisane amoureuse », maintenant ? te repentir,