Aller au contenu

Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
297
GEN

Généralisme. Ce mot exprime l’état qui succède à la conquête, et qui précède le gouvernement militaire d’un seul ; passage rapide et violent, durant lequel les chefs des armées usurpent, absorbent ou paralysent tour à tour l’autorité civile et le pouvoir judiciaire.

Cet état des choses peut être aussi celui d’une grande nation, après une longue guerre qui a menacé sa liberté et son existence politique.

Depuis Thésée jusqu’à nos jours, aucun guerrier n’a mis sa gloire à réintégrer dans tous ses droits l’autorité civile, et à lui soumettre sa puissance militaire. Ce phénomène des temps fabuleux honorera nos annales.

Le lendemain des victoires, tout se fait par les généraux et pour les généraux. Rentrés sur leurs foyers, ils commandent encore ; peu y préfèrent l’estime publique et des lauriers purs, à des jouissances qui font douter de leurs vertus.

Bientôt ces rivaux de gloire le sont de crédit et d’autorité. Là commence une lutte, qui se termine par la ruine des lois, de la liberté, etc.

Le Généralisme s’empara de l’empire d’Alexandre, après la mort de ce conquérant, plus savant que son père dans l’art de vaincre, bien moins capable de fonder un empire et de le gouverner.

Les guerres de Pompée et de César, des triumvirs, d’Antoine et d’Auguste, marquent le temps et la durée du Généralisme chez les Romains. La