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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/53

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été employées par le pinceau, l’heureux pinceau qui doit les délayer. Je laisse donc au peintre le soin de combiner ces mots-couleurs de toutes les manières possibles.

Ne vivez point d’imitation ; voilà ce que je dis et redirai sans cesse.

Ce Vocabulaire exige à sa suite un traité sur les inversions ; je m’en occupe sans relâche, l’on verra que je suis infatigable dans ma carrière littéraire[1].

À proprement parler nous n’avons dans notre langue, ni tournures, ni constructions, ni périodes. Ces trois choses supposent nécessairement le pouvoir et la liberté de transporter, d’arranger les mots à son gré, pour rendre la diction plus harmonieuse ou plus pittoresque. Les anciens comparaient la phrase périodique, tantôt à un bâtiment construit en voûte, et tantôt aux mouvemens tortueux d’un fleuve qui serpente ; les uns la présentent sous l’image de ces animaux

  1. J’ai un magnifique projet pour la confection parfaite d’un Dictionnaire universel de la Langue, dans l’espace de trois années. Je le mûris, ce projet, pour l’offrir au public incessamment.