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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/70

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( lviii )

C’est ce même Socrate qui disait, que si l’on voulait faire apprendre un art frivole à quelqu’un, on ne manquait point de maîtres à qui l’envoyer ; de même, si l’on voulait faire dresser un cheval, ou un chien, il y avait assez de personnes pour en prendre l’engagement ; mais que si l’on voulait apprendre à être homme de bien, on ne savait où le prendre.

Vous chassez l’ignorance et la barbarie, vous faites tomber les superstitions, mais en éclairant les hommes sur les désordres de leur esprit, vous leur inspirez l’envie d’examiner tout, de sonder tout ; ils subtilisent tant, qu’ils ne trouvent plus rien qui con-

    cessaire pour cette vie et pour l’autre. Connais-toi toi-même ! Tout est dans ces admirables paroles, autrefois gravées sur une des portes du temple d’Apollon. L’idiologiste nous traîne sans cesse hors de nous-mêmes, nous écarte du point central de notre être, ce lieu de majesté et de calme où les influences de sens ne parviennent point, où nous portons les principes de toute science, où nous tenons Dieu, la liberté, l’immortalité, le bien. Et comme je ne veux pas rester seul dans l’univers, j’adopte la doctrine de Platon et celle de Kant, et je m’apprête à combattre sous leurs étendards ; ce que j’ai fait d’ailleurs précédemment, et dans tous mes écrits.