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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/71

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tente leur misérable raison. La saine philosophie est le remède de l’impiété et de la superstition ; mais la mauvaise vous précipite dans une foule d’idées abstraites, et trouble l’entendement à force de l’enorgueillir. Ainsi ce mélange de bien et de mal qui se rencontre dans toutes les choses humaines, se remarque dans l’emploi de la philosophie ; il importe donc de bien connaître l’instrument dont nous devons nous servir.

Il fut toujours pour la liberté publique de plus grands dangers que la violence des usurpations. Les sophistes qui ruinent la morale, en renversant ses bases, et livrent à l’indécision les pensées majestueuses et fondamentales de tout ordre public et particulier, attaquent réellement l’association, et tendent à dissoudre les parties de l’état, toujours prêtes à se séparer par les chocs terribles qu’elles reçoivent de l’intérêt particulier.

On croit toucher des orgues ordinaires en touchant l’homme, a dit Pascal ; ce sont des orgues, à la vérité, mais bizarres, changeantes, difficiles ; pour en tirer des accords, il faut avoir une science toute différente que celle qui s’apprend par des livres. C’est d’après cette idée que je pense qu’il n’appartient qu’à