Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ix
Préface

roidis par une possession abusive & chere, combattent l’intérêt général, qui n’a souvent qu’un seul homme pour défenseur. Heureuses donc les villes qui, comme les individus, n’ont point encore pris leur pli ! Elles seules peuvent aspirer à des loix unanimes, profondes & sages.

Je dois avertir que je n’ai tenu dans cet ouvrage que le pinceau du peintre, & que je n’ai presque rien donné à la réflexion du philosophe. Il eût été facile de faire de ce Tableau un livre satyrique ; je m’en suis sévérement abstenu. Chaque chapitre appelloit une désignation particuliere ; je l’ai rejetée à chaque chapitre. La satyre qui personnifie est toujours un mal, en ce qu’elle ne corrige point, qu’elle irrite, qu’elle endurcit, & ne ramene point au droit sentier. Je n’ai tracé que des peintures générales, & l’amour même du bien public ne m’a point égaré au-delà.