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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/150

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mer ces déplorables restes ; l’imagination révoltée repousse les tableaux qui viennent l’assaillir.

Indépendamment des cimetieres, faut-il s’étonner que l’air soit vicié ? Les maisons sont puantes, & les habitans perpétuellement incommodés. Chacun a dans sa maison des magasins de corruption ; il s’exhale une vapeur infecte de cette multitude de fosses d’aisance. Leurs vuidanges nocturnes répandent l’infection dans tout un quartier, coûtent la vie à plusieurs malheureux, dont on peut apprécier la misere par l’emploi périlleux & dégoûtant, auquel ils se livrent.

Ces fosses, souvent mal construites, laissent échapper la matiere dans les puits voisins. Les boulangers qui sont dans l’habitude de se servir de l’eau des puits, ne s’en abstiennent pas pour cela ; & l’aliment le plus ordinaire est nécessairement imprégné de ces parties méphitiques & mal-faisantes.

Les vuidangeurs aussi, pour s’épargner la peine de transporter les matieres fécales hors