Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 173 )

Le loisir de ces riches fait qu’ils se tourmentent à poursuivre des miseres : ils se font des occupations graves, de futilités : ils ont des inquiétudes pour se procurer de fausses jouissances, & ils se tourmentent en arrangeant des parties de plaisir.

Ils aiment mieux nourrir des chevaux que des hommes ; ils dépensent en objets de luxe puérile, ce qui suffiroit à la perfection de tous les arts utiles ; ils ne donnent rien pour les expériences physiques, rien pour les sciences augustes, qui font la grandeur & la dignité de l’homme ; s’ils obéissent à quelque caprice ruineux, ce caprice est toujours petit, obscur & extravagant ; on cite leur immense richesse, on a peine à citer leurs bienfaits. Je regarde autour de moi ; je n’apperçois pas un seul monument patriotique. Tout est pour l’intérieur de la maison & pour la valetaille.

Parmi ces hommes opulens, tel est déclaré humain, généreux, serviable, bon ami, dont la tête ingénieuse est occupée trois heures par jour à trouver de nouveaux moyens